Extrait :
Le soldat de première classe Hitler (car « Gefreiter » ne peut se traduire par « caporal ») n’exerça pas le moindre commandement. Refusant toute promotion qui aurait pu le rapprocher des tranchées, il « tenait à ne pas quitter la relative sécurité que lui procurait son affectation au quartier général ». Celui-ci constituait également pour lui « une famille de substitution ». L’attribution de la croix de fer de 2e classe tenait aux relations entretenues avec les officiers du QG devant lesquels, d’après les témoins fiables, Hitler se montrait d’une déférence ostensible. Plus rare pour un soldat du rang, la croix de fer de première classe reflétait « moins son courage que sa situation particulière et la longévité de son service au quartier général du régiment ». Il est utile de remarquer que l’intervention décisive pour la lui faire obtenir fut celle d’un officier juif, ce qui laisse entendre qu’Hitler ne se répandait pas alors en propos antisémites, et permet de comprendre que l’auteur de Mein Kampf ne se soit pas étendu sur ce fait. La guerre finie, Hitler chercha à rester dans la « famille » du QG, mais elle se dispersa et il en découvrit une nouvelle, le Parti ouvrier allemand, auquel il adhéra le 12 septembre 1919 avant d’en changer le nom en NSDAP.