En juillet 2004, Barack Obama prononce un discours lors de la Convention démocrate. Il y fait l'apologie de l'Amérique généreuse. Repris par les médias, ce discours signera le début de sa notoriété.
Ce soir, c'est un honneur particulier pour moi parce que, soyons réaliste, ma présence ici n'était pas très probable. Mon père était un étudiant étranger, né et élevé dans un petit village du Kenya. Il a grandi en
gardant des chèvres et a été à l'école dans une cabane couverte d'une tôle ondulée. Son père, mon grand-père, était cuisinier, domestique des Britanniques mais mon grand-père avait des grands rêves pour son fils.
En travaillant dur et en persévérant, mon père a obtenu une bourse pour venir étudier dans un endroit magique, l'Amérique, qui brillait comme un phare de liberté et d'opportunité à tous ceux qui étaient venus
auparavant. En étudiant ici, mon père a rencontré ma mère. Elle est née dans une ville de l'autre côté de la Terre, dans le Kansas. […] Mes parents ne partageaient pas seulement un amour improbable, ils partageaient une foi durable dans les possibilités de cette nation. Ils m'ont donné un nom africain, Barack ou « le béni », croyant que dans une Amérique tolérante, votre nom n'est pas un obstacle au succès. Ils m'ont imaginé rejoindre les meilleures écoles du pays, même s'ils n'étaient pas riches, car dans une Amérique généreuse, on n'a pas besoin d'être riche pour exploiter son potentiel. Tous deux sont morts maintenant et pourtant je sais que ce soir, ils me regardent avec une grande fierté.
Je suis ici aujourd'hui, reconnaissant envers la diversité de mon héritage, conscient que les rêves de mes parents se perpétuent à travers mes deux filles. Je suis ici tout en sachant que mon histoire fait partie de la grande histoire américaine, que j'ai une dette envers tous ceux qui sont venus avant moi et que dans n'importe quel autre pays au monde, mon histoire n'aurait été possible.
Barack Obama, « L'Audace d'espérer »,
discours d'ouverture de la convention démocrate, trad. de l'anglais, 2004.